L’insuffisance rénale aiguë en milieu médical : quels facteurs de risque d’évolution défavorable ? - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Identifier les facteurs de risque associés à une évolution vers l’insuffisance rénale chronique et au décès de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) en milieu médical.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective sur une période de 6 ans, colligeant les cas d’IRA ainsi définie selon les critères de l’Acute Kidney Injury Network. N’ont pas été inclus dans notre étude tous les patients connus insuffisants rénales chroniques. Ont été cherchés les facteurs de mauvais pronostic rénal et vital en analyse uni et multivariée. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS 16.
Résultats |
Cent-soixante cas ont été colligés. L’âge moyen était de 59,8 ans avec un sex-ratio de 1,76. L’IRA était classée AKIN 1,2 et 3 dans respectivement 25 %, 25,6 % et 49,4 % des cas. L’IRA de type organique dominait la série avec 55 % des cas contre 31,2 % de type fonctionnel et 13,8 % de type obstructif. L’hémodialyse était réalisée chez 8,1 % des patients. Une évolution favorable était notée dans 63,8 % des cas, vers l’insuffisance rénale chronique dans 26,8 % des cas et la mortalité était chiffrée à 9,4 %. Après analyse univariée, les facteurs de risque d’évolution vers l’insuffisance rénale chronique étaient le sexe masculin, le tabagisme, l’antécédent d’une hémopathie, l’existence d’une défaillance respiratoire ou neurologique, des chiffres d’urée et de créatininémie, de kaliémie, de phosphorémie et d’uricémie élevés, des réserves alcalines diminuées et un taux de prothrombine bas, une IRA modérée ou sévère (AKIN 2 ou 3), l’existence de signes de gravité, l’origine organique de l’IRA, une IRA dont la cause est un état de choc septique, une néphrite interstitielle aiguë, une septicémie, un myélome multiple ou une néphroangiosclérose maligne et le recours à l’hémodialyse. Les facteurs de risque de mortalité étaient le sexe masculin, l’hypertension artérielle, le tabagisme, la défaillance respiratoire et cardiaque, une créatininémie élevée, la sévérité de l’atteinte rénale (IRA AKIN 2 et 3), l’origine organique de l’IRA, une IRA dont la cause est une néphrite interstitielle aiguë, un myélome multiple, une glomérulonéphrite rapidement progressive, une néphroangiosclérose maligne et le recours à l’hémodialyse. En analyse multivariée, les facteurs de mauvais pronostic rénal étaient l’antécédent d’hypertension artérielle, l’origine organique et la sévérité de l’IRA alors que les facteurs de mauvais pronostic vital étaient l’antécédent d’hémopathie, l’existence d’une défaillance respiratoire et l’existence de signes de gravité.
Conclusion |
L’évolution et la sévérité de l’IRA sont très variables d’un patient à l’autre. La connaissance des facteurs pronostiques de l’IRA et leur prise en charge améliorent la fonction rénale et aide à minimiser le risque de complications rénale et vitale.
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Vol 38 - N° S2
P. A147 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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